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Le malus au poids s’appliquera aussi aux voitures électriques dès 2026

08.09.2025

Une réforme inédite dans la fiscalité automobile française

À partir du 1er janvier 2026, la fiscalité automobile française connaîtra un tournant majeur avec l’application du malus au poids aux voitures électriques. Jusque-là exclues de cette mesure, ces dernières seront désormais soumises à une taxation si leur poids dépasse un certain seuil. Cette décision, inscrite dans le projet de loi de finances 2025, marque une évolution vers une politique de mobilité plus cohérente, mais également plus restrictive pour certains modèles très lourds.

Les SUV électriques sont les premiers concernés par ce nouveau malus.

Le nouveau barème du malus au poids pour les voitures électriques

Un seuil fixé à 2 100 kg après abattement

Le barème prévu s’appliquera à tous les véhicules neufs dont le poids dépasse 1 500 kg. Il prévoit une taxation progressive à hauteur de 10 euros par kg entre 1 500 et 2 000 kg, puis de 30 euros par kg au-delà. Pour tenir compte de la masse des batteries, un abattement spécifique de 600 kg sera accordé aux véhicules 100 % électriques. En pratique, seuls les modèles dont le poids réel dépasse 2 100 kg seront donc concernés par ce malus.

Un exemple concret pour mieux comprendre la taxation

Prenons un exemple concret. Un SUV électrique pesant 2 200 kg bénéficiera d’un abattement de 600 kg, ce qui ramènera son poids taxable à 1 600 kg. Le malus s’appliquera donc sur 100 kg, soit un montant total de 1 000 euros à l’achat. Pour les véhicules beaucoup plus lourds, comme certains modèles de luxe qui dépassent 2,5 tonnes, la facture pourrait rapidement atteindre les plafonds en vigueur.

Quels véhicules sont concernés par ce nouveau malus ?

Les véhicules les plus touchés par cette mesure seront principalement les SUV électriques haut de gamme et les utilitaires lourds. En revanche, les petites berlines ou citadines électriques comme la Renault Mégane E-Tech ou la Peugeot e-308 resteront en dehors du champ d’application du malus, car leur poids reste bien en dessous du seuil déclenchant la taxation, même sans abattement.

Pourquoi taxer les voitures électriques les plus lourdes ?

Cette réforme s’inscrit dans un contexte de remise en question de l’impact environnemental des véhicules électriques les plus lourds. Si leur usage ne produit pas de CO₂ à l’échappement, leur phase de production est bien plus énergivore et exigeante en ressources rares que celle des véhicules thermiques légers. Le gouvernement souhaite ainsi dissuader l’achat de véhicules surdimensionnés tout en continuant à encourager la transition vers l’électrique. Il envoie aussi un signal clair aux constructeurs automobiles : l’innovation doit désormais concilier autonomie, performance et légèreté.

Un appel à repenser les besoins réels en matière de mobilité électrique.

Des aménagements pour certaines catégories de conducteurs

Un abattement prévu pour les hybrides rechargeables et familles nombreuses

Pour atténuer les effets de la mesure sur certains profils d’acheteurs, des aménagements sont prévus. Les hybrides rechargeables bénéficieront d’un abattement de 400 kg. Les familles nombreuses pourront toujours demander une exonération partielle, à condition de répondre à certains critères. Par ailleurs, le bonus écologique est maintenu mais devient plus exigeant : son attribution dépend désormais de l’origine des matériaux utilisés et du lieu de production du véhicule, dans le but de favoriser des modèles plus responsables sur toute leur chaîne de fabrication.

Une réforme qui suscite débat

Cette réforme suscite des interrogations légitimes. Certains y voient une mesure de bon sens pour éviter les dérives d’un marché automobile où le poids des véhicules ne cesse d’augmenter. D’autres craignent qu’elle freine l’adoption des véhicules électriques, notamment chez les familles ou les professionnels qui ont besoin de véhicules spacieux. Elle pourrait néanmoins constituer un levier important pour inciter l’industrie à innover dans une autre direction, en concevant des véhicules plus légers, plus efficients, et réellement alignés avec les objectifs climatiques.

En résumé, à compter de 2026, les voitures électriques ne seront plus automatiquement exonérées du malus au poids. Seuls les modèles dépassant 2 100 kg après abattement seront concernés. Cette évolution vise à encourager une électrification plus responsable du parc automobile, en limitant les excès liés à la course à la taille et à la puissance.
La fiscalité automobile s’adapte donc aux nouveaux enjeux de la mobilité électrique. Reste à voir si les consommateurs et les constructeurs sauront en tirer les enseignements nécessaires pour construire une mobilité réellement durable.